21/10/2024 | SNL Essonne
La jolie maison bourgeoise située rue de l’Abreuvoir à Dourdan et que nous avons visitée il y a quelques mois, s’est transformée en un vaste chantier. Seul, le grand lustre a gardé sa place au rez-de-chaussée et évoque les temps anciens où la famille Ceccaldi y vivait.
Petit à petit la Résidence Accueil Manline se structure et les appartements voient le jour. Elle accueillera d’ici quelques mois 12 personnes de l’IADES de Dourdan (Inter Associations Dourdan Essonne Sud). Depuis 1990, l’IADES propose aux adultes en situation de handicap un accueil diversifié et un cheminement vers l’autonomie. La réalisation de ce lieu de vie en plein cœur de Dourdan s’inscrit pleinement dans ce projet puisque les adultes résidents auront leur logement personnel tout en bénéficiant d’espaces communs.
J’ai retrouvé sur place Cédric de l’entreprise BASE qui a réalisé les gros travaux : démolition, maçonnerie, peinture, aménagement extérieur… Et BASE, à SNL, on connait. C’est Séraphin, ancien hôte de Pension de Famille, Marion qui a travaillé à la Vie Associative et Cédric qui fait partie de la famille Primard !
Avec ces personnes qui dirigent cette entreprise, on peut se douter qu’elle a quelque chose d’inhabituel. En effet les salariés qui réalisent les travaux sont en transition professionnelle. Ils reprennent une activité suite à un parcours de migration difficile, à une cassure de la vie, un temps d’errance dans la rue faute de logement… Ils sont dans l’entreprise pour 2 ans maximum et les métiers du bâtiment sont un support pour reprendre pied mais ce ne sera pas forcément leur projet professionnel définitif. Ils y apprennent un rythme de travail, une vie d’équipe, reprennent confiance en eux et voir la réalisation de beaux projets en un temps assez court est une réelle source de motivation.
Ce projet à Dourdan a une saveur supplémentaire puisque les logements sont destinés à des salariés de l’ESAT situé dans les locaux de l’IADES. Et encore plus … 3 salariés de l’ESAT participent aux travaux, parfois une personne par jour. Une convention, passée avec l’ESAT, permet d’encadrer les salariés et de fixer des objectifs (horaires, temps de travail …). Fait encore moins banal, un des salariés aura son propre logement dans la maison. Un pas de plus pour lui vers l’autonomie et il a choisi un appartement au rez-de-chaussée pour que ses parents vieillissants puissent le visiter.
Sur ce lieu atypique on vit la rencontre, on partage des temps conviviaux. Ici, les chemins de vie se croisent : des salariés logés à SNL, travaillant pour BASE, réalisant des logements pour certains de leurs collègues. Cédric termine en me disant « ça résonne de tout côté ».
Une belle résonnance !
Marie-Claire BIDAUD